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Un p'tit Vert ?
Un p'tit Vert ?
Thierry Martin
Belge.
Citoyen montois.

Employé télécoms.
Membre Ecolo.
Ancien bénévole pour Greenpeace.
Flexitarien.


23 octobre 2014

Billet d'humeur du Conseil Communal montois du 14 octobre.

Le retour du Jedi !

C’est le retour d’Elio comme Bourgmestre en titre, il préside le Conseil du jour. On lui pardonnera l’approximation sur certains dossiers, c’était assez hilarant de le voir fouiller dans ses notes ! 

N’appelez pas le 101 !

On entre d’emblée dans le sujet puisque l’on vote un point du jour en « urgence » : L’acquisition par la Ville de Mons de caméras de surveillance fixes dans le cadre de Mons 2015. Le groupe Ecolo regrette la notion d’urgence et l’absence de discussion préalable, il vote donc « non » sur l’urgence. A quelques semaines de Mons 2015, c’est assez étrange en effet mais je vais y revenir plus loin.

Un ticket de Bus pour la périphérie ?

Et donc Mons va instaurer une zone d’exclusion pour les « comportements dérangeants ». En gros, elle consiste à exclure toute personne qui s’en rend responsable du centre-ville.
Intervention du groupe Ecolo qui regrette la stigmatisation de la misère et de la pauvreté, l’absence de garantie du droit des personnes et rappelle que la Constitution garantit la liberté d’aller et venir aussi fondamentale que celle de la conscience.
Le groupe propose des amendements : celui de définir de manière précise les lieux de ce qu’il faut bien appeler « d’exclusion », celui d’avertir tous les montois ce que l’on entend par « comportements dérangeants », celui du droit d’entendre la personne et de lui proposer une médiation en prestation citoyenne (et de ne pas lui infliger d’amende dans ce cas), celle de donner un avertissement dans un premier temps.

On parle ici de comportements dérangeants… et non de délit… n’en déplaise à Monsieur le Bourgmestre qui répondra à cette dernière proposition par, je cite : « On ne va pas attendre qu’on tue une deuxième personne pour sanctionner ! »
Un raccourci imagé que je trouve extrêmement malheureux… et de plus un amalgame facile ! Chacun appréciera en mémoire des personnes disparues dans des évènements récents et douloureux.
Tous les amendements seront rejetés, le groupe Ecolo votera contre.

En effet, il s’agit d’une défaite cuisante de la prévention pourtant si chère aux socialistes. Et l’on peut regretter effectivement, comme Ecolo l’a soulevé durant le Conseil, que l’on va déplacer le problème en dehors de « l’hyper-centre ». Et d’ailleurs pourquoi le réserver pour le centre et ne pas l’étendre à l’ensemble de la commune ou à d’autres places de l’entité ?
Je peux comprendre que les citoyens du centre et les commerçants vont être ravis mais que vont penser les citoyens en dehors du centre ? Cela ne résoudra pas le problème, ça va le déplacer. Il y a un goût amer d’échec dans cette décision et, bien qu’ils s’en défendent, il n’est pas difficile de comprendre que Mons 2015 en est le moteur.

Vous verrez qu’on en reparlera… dans d’autres quartiers.
Une vague promesse d’en faire la publicité pour les montois a été faite mais non actée.
C’est triste car sans précision jusqu’où irons-nous ?

Souriez, vous êtes filmés !

Revenons aux caméras de surveillance… comme le précise Ecolo, l’ajout du point en urgence prive les montois de la publicité via l’ordre du jour du Conseil qui est publié sur le site de Mons. Et donc, on avance en l’absence de débat…
J’essaie de résumer l’échange qui s’en est suivi… l’urgence se justifierait car la police fédérale devait normalement prêter à Mons des caméras mobiles, mais il s’avère qu’il y aura du retard et que le risque est qu’elles ne soient pas livrées à temps pour Mons 2015.

Personne n’est contre l’installation de caméras mobiles pour ces évènements, on peut comprendre la volonté de surveiller l’accueil des visiteurs et d’aider les forces de police à gérer l’événement et les éventuels mouvements de foule.
Par contre, comme le groupe Ecolo le souligne, se lancer dans les caméras fixes (et non mobiles) pour cette raison est un autre débat, une autre philosophie. En effet, ces caméras vont rester après 2015. Ecolo précise aussi que la durée de vie est d’environ 5 ans et que donc c’est bien un dans un budget répétitif que l’on engage la commune et quatre personnes à temps plein seront nécessaires pour visionner les images 24h/24…
Hors, les études faites notamment par Scotland Yard (la police de Londres) montrent que les caméras n’ont pas fait reculer la délinquance, qu’elles sont inefficaces. Mais bon… Mons va faire mieux… 

Ecolo citera aussi les cas déplorables, notamment à Liège, où les caméras fixes scrutaient… l’intérieur des bâtiments…
Bah… la gestion est « entre les bonnes mains des services de Police » comme en précise le chef !

Enfin Ecolo réclame un comité d’accompagnement comme la loi le prévoit.
Je me demandais, comme le point est voté en urgence, comment cette dépense va être budgétisée mais sans doute que je me pose les mauvaises questions…
Et pour finir par un trait d’humour : si vous êtes femme ou compagnon de policier, méfiez-vous d’embrasser votre amant ou votre maîtresse dans la rue, préférez la campagne !

« Un ticket de Bus pour la périphérie» et « Souriez, vous êtes filmés », voici le centre de Mons tout propre. Et si j’imagine que le MR est très satisfait et va en faire joyeusement la publicité vers ses électeurs potentiels, à titre personnel je regrette cette évolution de la société qui au lieu de résoudre les problèmes, les accentue et les déplace en jouant sur le sentiment de sécurité des citoyens.

Des bonnes nouvelles ?

Hélas non… car les autres points du Conseil ne sont pas mieux :

  1. On y apprend qu’en prévoyant la rénovation du tracé d’une route il est prévu d’en raccorder les déversoirs dans… la Haine… c’est assez hallucinant car l’on donne aux particuliers des prescriptions strictes au sujet des raccordements à l’égout (et heureusement) et en tant qu’organisme public on montre le contraire… Polluons ! C’est le message sous-jacent, pourtant la Haine devrait être assainie en 2016… c’est peu de le dire !
  2. On y apprend que nous sommes dans l’urgence également pour un camping digne d’accueillir les visiteurs jeunes ou moins favorisés durant Mons 2015. Et que l’on va probablement accélérer la remise à un privé pour un projet rapide et simple… avec humour, je dirais que ce n’est pas Mons 2015 que nous aurions du préparer mais Mons 2020 !
  3. On y apprend que l’Echevine de l’Enseignement est complètement fermée à l’établissement d’un cadastre sonore pour mettre à l’abri nos têtes blondes du bruit et leur donner un confort  accentué. Nous avons eu droit à une longue litanie des réalisations faites (à mon avis, il a fallu aller les chercher sur plusieurs années…). C’était juste une proposition d’Ecolo Madame l’Echevine, quelques propositions simples et peu couteuses. Déjà l’établissement d’un cadastre sonore (la ville dispose des moyens de le faire) permettrait de faire simplement un état des lieux. La réponse m’étonne, je ne doute pas personnellement que l’Echevine de l’Enseignement travaille… le contraire aurait été inquiétant.

Il y a eu aussi une intervention du groupe MR et du groupe PS mais elles étaient tellement préparées avec l’échevin que s’en est risible.
Heureusement pour les conseillers de la majorité qu’il y a les smartphones pour passer le temps durant le Conseil Communal…
L’intervention édulcorée du MR sur l’après 2015 nous a toutefois informés qu’il n’y a, à ce stade, aucune réflexion sérieuse en commission et au conseil. Cela promet d’autres points d’urgence dans un an, mon avis étant que la « Fondation Mons 2015 » sera bien une coquille vide et que Mons ne pourra assumer la pérennité du projet au-delà.

Et pour vous le prouver, si vous n’avez pas les mêmes doutes, je vais aussi faire un amalgame qui me soulage : allez voir l’état des remparts de Binche quelques années après la restauration rendue possible par un budget européen. La petite ville chère à mon cœur n’ayant pas eu les moyens de les entretenir ensuite.
J’emprunte donc cette phrase désormais célèbre : « Pourvu qu’ça dure ! ».

Soyez heureux !

Parler des problèmes, vous informer, débattre ne veut pas dire que nous devons perdre le sourire !

Thierry Martin.

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